C´était dans mes cours d´anglais de première ou de seconde quand j´étais étudiant au lycée Passos Manuel à Lisbonne, que j´ai entendu parler pour la première fois, grâce à un texte du manuel adopté, d´un dramaturge anglais qui répondait au nom de Harold Pinter. C´était le temps, bien révolu, où le Ministère de l´Éducation ne prenait pas les élèves portugais pour des imbéciles, incapables, à l´âge de quinze ou seize ans, de comprendre les pièces de théâtre, et les écrits en général, d´un des plus grands dramaturges de la deuxième moitié du vingtième siècle. Aujourd´hui,où l´infantilisation des adolescents est croissante (ce n´est pas tellement de leur faute, d´ailleurs), peu d´étudiants de lycée auront entendu parler de Harold Pinter quoiqu´on l´eût couronné il y a trois ans du prestigieux prix Nobel de Littérature.
Ses pièces, surtout les toutes premières, sont associées au théâtre de l´absurde, mais l´œuvre de Harold Pinter a connu plusieurs phases, les unes plus portées sur le réalisme psychologique, les autres plus lyriques ou encore plus centrées sur l´engagement politique. Il a écrit plus d´une vingtaine de pièces dont je me permets de mettre en exergue The Room, The Caretaker, Birthday Party, No Man´s Land ou Ashes to Ashes. Il était aussi poète et son combat politique contre l´ injustice, la guerre ou l´hypocrisie est devenu légendaire. En 1985, il s´est fait renvoyer d´une réception en l´honneur de Arthur Miller à l´ambassade des Etats-Unis en Turquie. Harold Pinter s´était rendu au pays de Atatürk avec son ami Arthur Miller, dramaturge comme lui, et lors de la réception à l´ambassade américaine, au lieu de ces discours de circonstance, pleins de fioritures, il a préféré raconter des histoires de personnes torturées avec du courant électrique à leurs parties génitales et de l´interdiction qui frappait la langue et la culture kurdes. Arthur Miller, en solidarité avec son ami, a lui aussi quitté l´ambassade au moment où Harold Pinter en a été chassé. Plus récemment, Tony Blair et Georges W. Bush ont été les cibles de la plume acérée de Harold Pinter lors de l´invasion de l´Irak.
Commandeur de l´ordre de l´Empire Britannique et décoré de la Légion d´Honneur française, Harold Pinter, un écrivain hors de pair et un esprit anticonformiste, s´est éteint, le 24 décembre à Londres, à l´âge de 78 ans, des suites d´un cancer.
Ses pièces, surtout les toutes premières, sont associées au théâtre de l´absurde, mais l´œuvre de Harold Pinter a connu plusieurs phases, les unes plus portées sur le réalisme psychologique, les autres plus lyriques ou encore plus centrées sur l´engagement politique. Il a écrit plus d´une vingtaine de pièces dont je me permets de mettre en exergue The Room, The Caretaker, Birthday Party, No Man´s Land ou Ashes to Ashes. Il était aussi poète et son combat politique contre l´ injustice, la guerre ou l´hypocrisie est devenu légendaire. En 1985, il s´est fait renvoyer d´une réception en l´honneur de Arthur Miller à l´ambassade des Etats-Unis en Turquie. Harold Pinter s´était rendu au pays de Atatürk avec son ami Arthur Miller, dramaturge comme lui, et lors de la réception à l´ambassade américaine, au lieu de ces discours de circonstance, pleins de fioritures, il a préféré raconter des histoires de personnes torturées avec du courant électrique à leurs parties génitales et de l´interdiction qui frappait la langue et la culture kurdes. Arthur Miller, en solidarité avec son ami, a lui aussi quitté l´ambassade au moment où Harold Pinter en a été chassé. Plus récemment, Tony Blair et Georges W. Bush ont été les cibles de la plume acérée de Harold Pinter lors de l´invasion de l´Irak.
Commandeur de l´ordre de l´Empire Britannique et décoré de la Légion d´Honneur française, Harold Pinter, un écrivain hors de pair et un esprit anticonformiste, s´est éteint, le 24 décembre à Londres, à l´âge de 78 ans, des suites d´un cancer.
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