François Bizot
Douch devant la Cour
Le bourreau du Kampuchéa.
Un bourreau est-il un être humain comme les autres? Peut-on affirmer que les génocidaires sont des êtres qui, par une quelconque perversion de la nature, se sont fait contaminer par un étrange virus qui leur aurait ôté toute humanité ? Ces questions qui dans une première lecture peuvent paraître assez simplistes sont depuis des décennies- à vrai dire après l´Holocauste- au cœur des débats politiques et philosophiques. Au même titre que le débat sur l´indicible, l´imprescriptibilité des crimes contre l´humanité ou le devoir de mémoire, la réflexion sur le rôle du bourreau et son côté monstrueux, du domaine de l´inhumain, n´a cessé de noircir nombre de pages sous la plume d´écrivains et chercheurs qui se sont penchés au fil des années sur le phénomène totalitaire. Au Cambodge-alors dénommé le Kampuchéa-, en Asie, dans les années soixante-dix, sous l´inspiration d´un certain Pol Pot (sobriquet de Saloth Sâr), a sévi un des totalitarismes les plus violents du vingtième siècle. Avant leur prise du pouvoir en 1975 et la mise en place d´un plan de collectivisation radicale qui a provoqué la mort de près de 1,7 million d´êtres humains (victimes de torture, épuisement et malnutrition), les Khmers rouges contrôlaient déjà, depuis le début des années 70, de vastes zones du territoire cambodgien où ils avaient strictement appliqué un socialisme à visage inhumain.
Le 10 octobre 1971, François Bizot, un jeune ethnologue de 31 ans qui faisait des recherches au Cambodge, accompagné de sa jeune fille Hélène, âgée d´un peu moins de quatre ans, et de deux collaborateurs, Lay et Son, est arrêté dans un monastère par des miliciens de la guérilla cambodgienne. Sa fille Hélène est laissée sur la route tandis que François Bizot, Lay et Son sont emmenés dans un camp, le M.13, où d´autres personnes étaient déjà emprisonnées. L´ethnologue français comparaît devant un simulacre de tribunal où on l´interroge sous l´œil d´un public applaudissant à tout rompre. Plus tard, rejoignant ses deux acolytes, il voit une demi-douzaine de jeunes filles, l´air dégouté, leur cracher au visage. Quoique condamné à mort par cette mascarade de tribunal, François Bizot est libéré au bout de quasiment trois mois (la veille de Noël) et la décision lui est communiquée par Kang Kek Iev, dit Douch, son geôlier, un intellectuel de 28 ans, professeur de mathématiques, parlant couramment le français et suivant au pied de la lettre les consignes de Pol Pot. Malheureusement Lay et Son – François Bizot l´a appris plus tard- n´auraient pas la même chance et seraient exécutés.
Des années ont passé et ce n´est qu´en 2000 que François Bizot a décidé de livrer son premier témoignage sur sa captivité en publiant aux éditions La Table Ronde le récit Le Portail, avec une belle préface de John Le Carré. Cet automne –en septembre 2011- est paru chez Flammarion un deuxième livre sur le même sujet, d´une autre perspective, intitulé Le silence du bourreau. Quel événement aurait-il poussé François Bizot, après un silence aussi long, à témoigner sur ses trois mois de captivité ? Certes, il y a de nombreux exemples dans l´histoire littéraire où l´on ne témoigne que bien des années plus tard. Il est bien des expériences qui réclament un temps de maturation, un temps de réflexion assez prolongé pour que la plume soit apte à livrer ses impressions. Toujours est-il que pour François Bizot il est deux dates qui ont contribué à déclencher dans son esprit le besoin de témoigner.
La première c´est 1988. C´est en effet cette année-là que François Bizot, en regardant une photo, lors d´une visite à la prison de Tuol Sleng, a reconnu le visage de celui qui avait été son geôlier. Or, quelle ne fut sa stupeur en découvrant que celui en qui il était malgré tout parvenu à dénicher un brin d´humanité pendant son emprisonnement était, dans les années de la terreur des khmers rouges au Cambodge, le directeur même de cette prison, connue aussi sous le nom de camp S21, un centre de torture sis dans les locaux d´un ancien lycée à Phnom Penh. Il fut directement responsable de la mort de quelque 40.000 personnes. La deuxième date c´est en 1999 et là l´impact est encore plus incisif. Douch avait reparu vivant. Deux journalistes l´avaient trouvé et aussitôt reconnu grâce à de vieilles photos, il vivait paisiblement dans un village cambodgien. François Bizot ne pouvait plus se taire : « J´ai vu les éléments du puzzle infernal s´ordonner dans ma tête. La biographie de Douch ne pourrait plus être que celle du «bourreau de Tuol Sleng», alors qu´il m´avait fait voir à moi autre chose de lui-même. Il ne m´était plus permis de me taire : l´individu révolté, le spécialiste engagé, l´homme démasqué, l´être exigeant et moral, ou tout était vrai, ou tout était facette. Ses métamorphoses prenaient la signification des tragédies antiques qui n´expliquent rien, dont le sens est obscur, mais où le thème unique demeure la représentation des forces de la vie, au sein desquelles l´homme se débat, en plein milieu du danger»*.
Le silence du bourreau- dont on a extrait les paroles que vous venez de lire- est un récit épuré, donc sans fioritures, et écrit face à l´extrême. Une œuvre de sagesse en ce sens que François Bizot dans le dépouillement et la sobriété de son témoignage nous donne une merveilleuse leçon d´humanisme et de tolérance. Tolérance n´est aucunement synonyme ici d´une quelconque compréhension vis-à-vis des crimes perpétrés par Douch ou commis à son instigation. Le fait que François Bizot ait reconnu une part d´humanité dans le comportement de Douch pendant sa période de captivité ne renvoie nullement à un amenuisement de ses responsabilités criminelles. François Bizot ne plaide point la compassion pour Douch. La terrible interrogation qu´il ne peut s´empêcher de formuler porte sur la possibilité ou non de reconnaître les crimes des bourreaux dans toute leur dimension sans mettre en cause l´homme lui-même. C´est-à-dire-contrairement à ce que l´on croit d´ordinaire et reprenant de la sorte les réflexions présentées au début de cet article- que les bourreaux sont eux aussi des êtres humains et non pas des monstres. Ce sont des hommes comme vous et moi. Combien de fois n´avez-vous pas été frappé de stupéfaction après que l´on eut découvert qu´un voisin poli et qui vous saluait gentiment chaque jour avait commis un crime des plus hideux ?
Ce récit est composé de deux parties : le bref récit de la captivité de François Bizot, sur fond du portrait de Douch(le révolutionnaire, le bourreau, le détenu, l´accusé) et les annexes du procès de Douch lui-même qui a été détenu en 1999.
Après l´arrestation de Douch, François Bizot l´a vu pour la première fois en 2003. Le dialogue s´est poursuivi au-delà de leur rencontre sans aucune sorte de complicité entre les deux hommes. Le 31 juillet 2007, Douch est inculpé de crimes contre l´humanité, crimes de guerre et meurtres avec préméditation par le tribunal du génocide cambodgien, parrainé par les Nations Unies. Le procès s´ouvre le 17 février 2009 et Douch demande pardon aux victimes de la dictature de Pol Pot, notamment pour les crimes commis à la prison de Tuol Sleng. Il fait part également de sa conversion au christianisme en 1996. Pourtant, une volte-face se produit le 27 novembre 2009, le jour où Douch -qui avait plaidé coupable toute la procédure durant- demande son acquittement. Tout en reconnaissant les crimes qui lui sont imputés, il nie néanmoins avoir été un haut dignitaire du régime de Pol Pot. Début juillet 2010, il se passe des services de son avocat français Me François Roux mais conserve l´avocat cambodgien Me Kar Savuth. Le verdict est rendu le 26 juillet et Douch est condamné à 35 ans de réclusion pour crimes contre l´humanité. Cette peine sera revue à la baisse étant donné que l´on a reconnu que sa détention par une cour militaire après son arrestation en 1999 était illégale. Un nouveau procès international s´est ouvert le 28 mars 2011 puisque tant l´accusé que les parties civiles ont fait appel de cette condamnation. Le verdict sera rendu le 12 février. Les procureurs ont requis la perpétuité, commuée en quarante-cinq ans de détention alors que Douch a réaffirmé qu´il n´était pas un des pontes du régime, voulant ainsi échapper à la compétence de cette Cour internationale.
Quel que soit le verdict définitif de ce procès contre Douch, rien n´effacera la brillante déposition de François Bizot le 9 avril 2009 dont je reproduis pour terminer l´ extrait qui suit, révélateur de la stature humaine et morale de cet ethnologue français : «(…)Pour prendre la mesure de l´abomination du bourreau et de son action(…)je dis qu´il faut réhabiliter l´humanité qui l´habite. Si nous en faisons un monstre à part, dans lequel nous ne sommes pas en mesure de nous reconnaître, en tant qu´être humain, l´horreur de son action me semble nous échapper dans une certaine mesure. Alors que si nous considérons qu´il est un homme avec les mêmes capacités que nous-mêmes, nous sommes effrayés au-delà de cette espèce de ségrégation qu´il faudrait faire entre les uns qui seraient capables de tuer et puis nous qui n´en sommes pas capables. Je crains malheureusement qu´on ait une compréhension plus effrayante du bourreau quand on prend sa mesure humaine».
*Le silence du bourreau, page 27.
À lire de François Bizot :
Le silence du bourreau, éditions Flammarion. Paris, 2011.
Le Portail, éditions La Table Ronde, Paris 2000(disponible aussi en édition de poche dans la collection Folio, chez Gallimard).
P.S-1- Sur cette période noire de l´histoire du Cambodge, je vous conseille aussi la lecture du roman très intéressant de Patrick Deville, Kampuchéa (éditions du Seuil, Paris, 2011), considéré par le magazine Lire comme le meilleur roman de l´année dernière.
À lire aussi L´Élimination, de Rithy Panh, avec Christophe Bataille(éditions Grasset, Paris 2011) et à regarder le film de Rithy Panh, Douch, le maître des forges de l´enfer, dans les salles françaises à partir du 18 janvier.
P.S-2(le 4 février)-Le verdict a été rendu non le 12 mais le 3 février et Douch a été condamné à perpétuité.
Le 10 octobre 1971, François Bizot, un jeune ethnologue de 31 ans qui faisait des recherches au Cambodge, accompagné de sa jeune fille Hélène, âgée d´un peu moins de quatre ans, et de deux collaborateurs, Lay et Son, est arrêté dans un monastère par des miliciens de la guérilla cambodgienne. Sa fille Hélène est laissée sur la route tandis que François Bizot, Lay et Son sont emmenés dans un camp, le M.13, où d´autres personnes étaient déjà emprisonnées. L´ethnologue français comparaît devant un simulacre de tribunal où on l´interroge sous l´œil d´un public applaudissant à tout rompre. Plus tard, rejoignant ses deux acolytes, il voit une demi-douzaine de jeunes filles, l´air dégouté, leur cracher au visage. Quoique condamné à mort par cette mascarade de tribunal, François Bizot est libéré au bout de quasiment trois mois (la veille de Noël) et la décision lui est communiquée par Kang Kek Iev, dit Douch, son geôlier, un intellectuel de 28 ans, professeur de mathématiques, parlant couramment le français et suivant au pied de la lettre les consignes de Pol Pot. Malheureusement Lay et Son – François Bizot l´a appris plus tard- n´auraient pas la même chance et seraient exécutés.
Des années ont passé et ce n´est qu´en 2000 que François Bizot a décidé de livrer son premier témoignage sur sa captivité en publiant aux éditions La Table Ronde le récit Le Portail, avec une belle préface de John Le Carré. Cet automne –en septembre 2011- est paru chez Flammarion un deuxième livre sur le même sujet, d´une autre perspective, intitulé Le silence du bourreau. Quel événement aurait-il poussé François Bizot, après un silence aussi long, à témoigner sur ses trois mois de captivité ? Certes, il y a de nombreux exemples dans l´histoire littéraire où l´on ne témoigne que bien des années plus tard. Il est bien des expériences qui réclament un temps de maturation, un temps de réflexion assez prolongé pour que la plume soit apte à livrer ses impressions. Toujours est-il que pour François Bizot il est deux dates qui ont contribué à déclencher dans son esprit le besoin de témoigner.
La première c´est 1988. C´est en effet cette année-là que François Bizot, en regardant une photo, lors d´une visite à la prison de Tuol Sleng, a reconnu le visage de celui qui avait été son geôlier. Or, quelle ne fut sa stupeur en découvrant que celui en qui il était malgré tout parvenu à dénicher un brin d´humanité pendant son emprisonnement était, dans les années de la terreur des khmers rouges au Cambodge, le directeur même de cette prison, connue aussi sous le nom de camp S21, un centre de torture sis dans les locaux d´un ancien lycée à Phnom Penh. Il fut directement responsable de la mort de quelque 40.000 personnes. La deuxième date c´est en 1999 et là l´impact est encore plus incisif. Douch avait reparu vivant. Deux journalistes l´avaient trouvé et aussitôt reconnu grâce à de vieilles photos, il vivait paisiblement dans un village cambodgien. François Bizot ne pouvait plus se taire : « J´ai vu les éléments du puzzle infernal s´ordonner dans ma tête. La biographie de Douch ne pourrait plus être que celle du «bourreau de Tuol Sleng», alors qu´il m´avait fait voir à moi autre chose de lui-même. Il ne m´était plus permis de me taire : l´individu révolté, le spécialiste engagé, l´homme démasqué, l´être exigeant et moral, ou tout était vrai, ou tout était facette. Ses métamorphoses prenaient la signification des tragédies antiques qui n´expliquent rien, dont le sens est obscur, mais où le thème unique demeure la représentation des forces de la vie, au sein desquelles l´homme se débat, en plein milieu du danger»*.
Le silence du bourreau- dont on a extrait les paroles que vous venez de lire- est un récit épuré, donc sans fioritures, et écrit face à l´extrême. Une œuvre de sagesse en ce sens que François Bizot dans le dépouillement et la sobriété de son témoignage nous donne une merveilleuse leçon d´humanisme et de tolérance. Tolérance n´est aucunement synonyme ici d´une quelconque compréhension vis-à-vis des crimes perpétrés par Douch ou commis à son instigation. Le fait que François Bizot ait reconnu une part d´humanité dans le comportement de Douch pendant sa période de captivité ne renvoie nullement à un amenuisement de ses responsabilités criminelles. François Bizot ne plaide point la compassion pour Douch. La terrible interrogation qu´il ne peut s´empêcher de formuler porte sur la possibilité ou non de reconnaître les crimes des bourreaux dans toute leur dimension sans mettre en cause l´homme lui-même. C´est-à-dire-contrairement à ce que l´on croit d´ordinaire et reprenant de la sorte les réflexions présentées au début de cet article- que les bourreaux sont eux aussi des êtres humains et non pas des monstres. Ce sont des hommes comme vous et moi. Combien de fois n´avez-vous pas été frappé de stupéfaction après que l´on eut découvert qu´un voisin poli et qui vous saluait gentiment chaque jour avait commis un crime des plus hideux ?
Ce récit est composé de deux parties : le bref récit de la captivité de François Bizot, sur fond du portrait de Douch(le révolutionnaire, le bourreau, le détenu, l´accusé) et les annexes du procès de Douch lui-même qui a été détenu en 1999.
Après l´arrestation de Douch, François Bizot l´a vu pour la première fois en 2003. Le dialogue s´est poursuivi au-delà de leur rencontre sans aucune sorte de complicité entre les deux hommes. Le 31 juillet 2007, Douch est inculpé de crimes contre l´humanité, crimes de guerre et meurtres avec préméditation par le tribunal du génocide cambodgien, parrainé par les Nations Unies. Le procès s´ouvre le 17 février 2009 et Douch demande pardon aux victimes de la dictature de Pol Pot, notamment pour les crimes commis à la prison de Tuol Sleng. Il fait part également de sa conversion au christianisme en 1996. Pourtant, une volte-face se produit le 27 novembre 2009, le jour où Douch -qui avait plaidé coupable toute la procédure durant- demande son acquittement. Tout en reconnaissant les crimes qui lui sont imputés, il nie néanmoins avoir été un haut dignitaire du régime de Pol Pot. Début juillet 2010, il se passe des services de son avocat français Me François Roux mais conserve l´avocat cambodgien Me Kar Savuth. Le verdict est rendu le 26 juillet et Douch est condamné à 35 ans de réclusion pour crimes contre l´humanité. Cette peine sera revue à la baisse étant donné que l´on a reconnu que sa détention par une cour militaire après son arrestation en 1999 était illégale. Un nouveau procès international s´est ouvert le 28 mars 2011 puisque tant l´accusé que les parties civiles ont fait appel de cette condamnation. Le verdict sera rendu le 12 février. Les procureurs ont requis la perpétuité, commuée en quarante-cinq ans de détention alors que Douch a réaffirmé qu´il n´était pas un des pontes du régime, voulant ainsi échapper à la compétence de cette Cour internationale.
Quel que soit le verdict définitif de ce procès contre Douch, rien n´effacera la brillante déposition de François Bizot le 9 avril 2009 dont je reproduis pour terminer l´ extrait qui suit, révélateur de la stature humaine et morale de cet ethnologue français : «(…)Pour prendre la mesure de l´abomination du bourreau et de son action(…)je dis qu´il faut réhabiliter l´humanité qui l´habite. Si nous en faisons un monstre à part, dans lequel nous ne sommes pas en mesure de nous reconnaître, en tant qu´être humain, l´horreur de son action me semble nous échapper dans une certaine mesure. Alors que si nous considérons qu´il est un homme avec les mêmes capacités que nous-mêmes, nous sommes effrayés au-delà de cette espèce de ségrégation qu´il faudrait faire entre les uns qui seraient capables de tuer et puis nous qui n´en sommes pas capables. Je crains malheureusement qu´on ait une compréhension plus effrayante du bourreau quand on prend sa mesure humaine».
*Le silence du bourreau, page 27.
À lire de François Bizot :
Le silence du bourreau, éditions Flammarion. Paris, 2011.
Le Portail, éditions La Table Ronde, Paris 2000(disponible aussi en édition de poche dans la collection Folio, chez Gallimard).
P.S-1- Sur cette période noire de l´histoire du Cambodge, je vous conseille aussi la lecture du roman très intéressant de Patrick Deville, Kampuchéa (éditions du Seuil, Paris, 2011), considéré par le magazine Lire comme le meilleur roman de l´année dernière.
À lire aussi L´Élimination, de Rithy Panh, avec Christophe Bataille(éditions Grasset, Paris 2011) et à regarder le film de Rithy Panh, Douch, le maître des forges de l´enfer, dans les salles françaises à partir du 18 janvier.
P.S-2(le 4 février)-Le verdict a été rendu non le 12 mais le 3 février et Douch a été condamné à perpétuité.