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Féru de littérature française et étrangère, ma plume sévit dans diverses colonnes de journaux, de sites internet pour partager ce goût qui m´anime. Que détracteurs ou admirateurs n´hésitent pas à réagir à mes chroniques.

vendredi 28 mars 2014

Chronique d´avril 2014




 


La liberté et la parole d´Octavio Paz.


Alors que l´on signale ce 31 mars le centenaire de la naissance d´Octavio Paz, il me vient à l´esprit le moment où, jeune étudiant de Terminale, j´ai lu pour la première fois un texte de ce grand poète et essayiste mexicain. J´étais en train d´étudier l´œuvre magistrale de Fernando Pessoa et je suis tombé sur un extrait de l´essai que Paz avait consacré au géant des lettres portugaises intitulé «El desconocido de sí mismo» («L´inconnu de soi-même») et que je lirais intégralement quelques années plus tard inclus dans le livre Cuadrivio qui rassemblait également des essais sur Ruben Darío, Ramón López Velarde et Luis Cernuda. A ce moment-là, j´ai pu me rendre compte de l´étendue du talent de cet homme à la culture cosmopolite, non seulement en tant qu´essayiste, mais aussi naturellement en tant que poète, un des plus lumineux que l´Amérique Latine ait connus au vingtième siècle.
Étant donné ses origines, on peut dire qu´Octavio Paz aura grandi sous le signe de trois mots d´ordre qui ont en quelque sorte façonné sa vie : parole, liberté et politique. Son grand-père paternel, Ireneo Paz, fut un intellectuel libéral, magistrat et romancier, proche de l´homme politique Porfírio Díaz. Un personnage donc important de la vie intellectuelle mexicaine, mais dont le parcours a été entaché par un fait que son petit –fils Octavio, malgré l´admiration qu´il lui vouait, a regretté toute sa vie : le duel avec le journaliste Santiago Sierra Mendéz qui a provoqué la mort de ce dernier. Les duels étaient, on le sait, fréquents à l´époque sous toutes les latitudes et quoique cette mort n´eût pas à vrai dire flétri l´honneur d´Ireneo Paz, il s´agissait quand même d´un épisode que l´on avait du mal à évoquer. Quand à son père, Octavio Paz Solórzano, le petit Octavio n´eut qu´à regretter son absence quasiment constante auprès des siens pour des raisons éminemment politiques. Avocat, il a travaillé pour le révolutionnaire Emiliano Zapata (dont il a été le représentant aux Etats-Unis entre 1916 et 1920, emmenant tout de même sa famille), a participé à l´instauration de la réforme agraire et a également été député. En 1928, il a abandonné la vie politique et a fini par décéder en 1936.
La vocation littéraire s´est manifestée chez Octavio Paz de façon très précoce. Il a publié pratiquement dès sa jeunesse des articles ou des essais dans diverses revues littéraires et il a suivi des études de Lettres, de Droit et de Philosophie à la prestigieuse UNAM (Universidad Nacional Autonoma de Mexico).
En 1937, il a intégré la délégation mexicaine au congrès antifasciste en Espagne, apportant ainsi son soutien à la cause républicaine. Les comités intellectuels de par le monde ont eu beau appuyer les Républicains dans leur combat contre les troupes réactionnaires nationalistes, ils ont été on ne peut plus impuissants pour freiner la horde fasciste du généralissime Francisco Franco. Si son soutien fut inconditionnel, Octavio Paz n´a pu s´empêcher de déceler les dissensions qui perçaient au sein du camp républicain où la mainmise des forces d´obédience stalinienne s´est matérialisée en des mises à l´écart et plus tard des fusillades contre les militants du POUM, sous prétexte d´une trahison qui n´a jamais eu lieu.  La maturation de ses idées et sa méfiance à l´égard de l´évolution du socialisme scientifique en vigueur en Union Soviétique ont débouché sur la dénonciation de la perversion stalinienne et des camps de concentration connus sous le sigle de goulag(en fait l´organisme central chargé de gérer les camps de travail forcé en Union Soviétique). Cette prise de position à une époque où l´Union Soviétique, forte de son rôle indiscutablement décisif dans la victoire des Alliés dans la seconde guerre mondiale, jouissait encore, malgré quelques réserves, d´un énorme prestige auprès des intellectuels progressistes européens, nord-américains et surtout latino-américains, cette prise de position donc a valu à  Octavio Paz pas mal d´inimitiés. En quelque sorte, Octavio Paz fut jusqu´à la fin de sa vie mis au ban par une certaine intelligentsia latino-américaine qui ne tolérait pas que l´on pût questionner les préceptes du socialisme scientifique. L´insurrection hongroise de 1956 et le Printemps de Prague de 1968 auxquels les Soviétiques ont mis un terme n´ont pas totalement dessillé les yeux de ces écrivains qui croyaient encore à la pureté révolutionnaire (parfois via Cuba) ou du moins n´étaient-ils pas en mesure de s´en écarter pour –vieille rengaine-ne pas donner des armes au capitalisme. Le soutien apporté, il est vrai, par les Américains à des dictatures militaires réactionnaires a nourri la survie du rêve soviétique auprès de populations privées de l´accès à des soins médicaux élémentaires et à des conditions de vie décentes. Mais pour en revenir à Octavio Paz-qui vers 1945 a débuté sa carrière diplomatique, officiant notamment  à Paris (où il a fréquenté les surréalistes), à Tokyo et à New Delhi-, l´incompréhension d´une certaine gauche à son égard a duré jusqu´aux années quatre-vingt où un beau jour de 1984 des étudiants mexicains ont brûlé son effigie après qu´il eut critiqué à Francfort la révolution sandiniste au Nicaragua. Ironie du sort : en 1968, Octavio Paz avait démissionné de son poste d´ambassadeur à New Delhi en protestation contre le massacre des étudiants à Tlatelolco, décrété par le gouvernement de Gustavo Díaz Ordaz. Un geste noble que la mémoire étudiante n´a pas retenu…
Après sa défection de la carrière diplomatique, Octavio Paz a enseigné en des universités américaines, mais il était déjà à l´époque un intellectuel assez réputé de par le monde.
Il a fondé le long de sa vie nombre de revues littéraires comme Taller(1938), Plural (1971) et  Vuelta(1976). De cette dernière, on peut en consulter les archives sur le site de la revue Letras Libres  qui en est en quelque sorte l´héritière. 
Maîtrisant  des connaissances très vastes, Octavio Paz a disséminé son savoir en des  essais où l´érudition ne côtoyait  jamais la pédanterie. Il a finement analysé les mythes sous-tendant la culture mexicaine, notamment dans El labirinto de la soledad(1950) mais aussi le chant du cygne du baroque européen au Mexique à travers l´œuvre d´une religieuse et poète du dix-septième siècle Sor Juana Inés de la Cruz dans Sor Juana Inés de la cruz, o las trampas de la fé (1982); le langage, la poésie, la littérature universelle dans des livres tels El arco y la lira(1956), Las peras del olmo(1957),Cuadrivio(1965),Puertas al campo(1966), El signo y el garabato(1973), Los hijos del limo(1974) ou Sombras de obras(1984) entre autres ; la rupture dans l´art moderne, en écrivant des livres comme Aparencia desnuda, la obra de Marcel Duchamp(1973) ; l´universalité des mythes selon Levi-Strauss(Claude Levi-Strauss o el nuevo festín de Esopo,1967) ; des thèmes plus politiques  dans Ogro filantrópico(1979) et Tiempo nublado(1983) ; l´amour dans La llama doble(1993) ou, enfin, la réalité profonde de l´Inde dans Vislumbres de la India(1995).*
Mais si Octavio Paz fut un essayiste lucide et singulier, un vrai modèle du genre, s´il a écrit une belle pièce de théâtre intitulée La Hija de Rappaccini(La fille de Rappaccini)parue en 1956, s´il a traduit Fernando Pessoa, Matsuo Basho et les surréalistes français entre autres, l il  fut aussi un poète de tout premier rang.
La poésie d´Octavio Paz, lyrique et solaire, où font irruption des images d´une rare beauté, où l´érotisme est tantôt angoissé tantôt jouissif, ne cesse pas pour autant de s´interroger aussi sur les grands sujets universels, le temps et l´histoire. Paz était un poète moderne et avant-gardiste qui n´oubliait pourtant pas le rôle de la mémoire, ne perdant pas de vue non plus que –comme nous le rappelait le poète américain Edward Hirsch dans un bel article écrit après la mort d´Octavio Paz, paru d´abord dans le New York Times, puis dans la revue Vuelta-le pouvoir irrationnel de la poésie et son mystère sacré, ses racines archaïques, son audace spirituelle : « C´est particulièrement étonnant que sa recherche de la modernité l´eût emmené de retour au début, aux temps antiques, aux temples et aux dieux, aux mythes et aux légendes du Mexique pré-colombien, aussi bien qu´aux sources de la religion indienne».  Plus loin, Hirsch continuait dans la même veine : «Paz traitait la poésie lyrique comme une activité émotionnelle révolutionnaire, un exercice spirituel, un moyen intérieur de libération, une recherche de la transfiguration».
Libertad bajo palabra, Blanco, Ladera Este, Árbol adentro** sont quelques-uns des titres les plus significatifs de l´œuvre poétique d´Octavio Paz qui fut rassemblée par la maison d´édition espagnole Galaxia Gutenberg, justement sous le titre  Obra Poética.
L´originalité de la poésie d´Octavio Paz-souvent entre expérimentation et conformisme- suscite toujours des interprétations diverses quant à son appartenance à  un mouvement poétique spécifique.  Souvent classée, surtout à ses débuts,  comme néo-moderniste, puis comme expérimentale, elle s´est vue attribuer  aussi d´ordinaire  l´épithète de surréaliste. Dès 1958 et son Belvédère (Cahiers rouges, éditions Grasset), le poète français André Pieyre de Mandiargues(voir la chronique de mars 2009), proche des surréalistes, décelait des traces de cette école poétique dans l´œuvre du poète mexicain dont il était ami. Dans un essai intitulé Aigle ou soleil ?, Mandiargues ne cachait pas son émerveillement devant la poésie d´Octavio Paz : «…il faut dire qu´Octavio Paz est un poète surréaliste, et qu´il appartient au groupe de ce nom. Plus encore reconnaissons que c´est le seul grand poète surréaliste en activité dans le monde moderne, où les autres ont à peu près cessé de jeter feu et flammes. La comparaison des poètes avec les volcans n´est pas nouvelle, et pour la plupart de ceux-là elle n´est pas très avantageuse, mais il n´est personne à qui elle s´applique aussi justement qu´à Paz, dont le flot verbal au rythme pressant et aux images explosives peut se rapprocher sans aucun ridicule d´une éruption grandiose contemplée dans la nuit. Ajoutons que la violence et que certain automatisme, qui paraissent plus fréquemment dans les poèmes anciens, ont un contrepoids qui est une lucidité singulière, parfois blessante comme un couteau que l´on retournait contre soi.». Mandiargues poursuit sa réflexion en citant d´autres poètes dont on pouvait trouver ici ou là un écho dans la poésie de Paz comme Rimbaud, Lautréamont, Nerval, Breton, Michaux et Éluard avant de conclure néanmoins que« si modèle il y eut au départ, Octavio Paz, dans la dernière partie de son œuvre très particulièrement, le laisse derrière lui assez loin, et nous régale de son cru».Cet essai de Mandiargues fut publié en 1958 et le poète français laissait déjà entrevoir en filigrane le succès futur de son ami  mexicain.
Au fil des ans, Octavio Paz est devenu la figure tutélaire de la littérature mexicaine aux côtés du romancier Carlos Fuentes (1928-2012). Les rapports entre les deux ont parfois été entachés de certains malentendus bien qu´on puisse dire qu´à un certain moment de leurs vies ils étaient même amis. Politiquement, Carlos Fuentes était plus proche de la gauche sans avoir pour autant soutenu le modèle stalinien alors qu´Octavio Paz, avec l´âge, s´est rapproché des milieux politiques plus libéraux, mais ce n´est pas la politique qui les aurait séparés.  L´ événement qui est à l´origine de la rupture entre eux est survenu en 1988 à la suite d´un article publié en 1988 par Vuelta, dirigée on le sait par Octavio Paz, sous la plume de l´historien et directeur-adjoint de la revue Enrique Krauze. Dans cet article, intitulé «La comedia mexicana de Carlos Fuentes», repris par le magazine américain The New Republic, l´ historien tirait à boulets rouges sur le romancier, l´accusant notamment de ne pas comprendre la réalité mexicaine pour avoir longtemps vécu à l´étranger.
Paz a affirmé qu´il ne partageait pas tous les points de vue d ´Enrique Krauze, mais que, au nom de la liberté d´expression, il ne pouvait pas censurer l´article. Les arguments n´auraient pas convaincu Carlos Fuentes qui soupçonnait Paz d´avoir souscrit d´une certaine façon aux avis d´Enrique Krauze.
En 1998, à la mort d´Octavio Paz, l´absence de Carlos Fuentes aux funérailles fut fort remarquée, malgré la rupture des dernières années, mais le romancier s´est ressaisi en rédigeant trois semaines plus tard l´éloge funèbre de son ancien ami intitulé «Mi amigo Octavio Paz», publié le 6 mai par le quotidien mexicain La Reforma et repris par The Los Angeles Times (le 10 mai) et par El País (le 13 mai).
L´œuvre d´Octavio Paz fut, cela va sans dire, abondamment traduite et couronnée de nombreux et prestigieux prix nationaux et internationaux dont le Xavier Villaurrutia en 1957, le Jérusalem en 1977, le Cervantès en 1981, le Neustadt en 1982 et en 1990 il s´est vu décerner-  consécration apparemment suprême pour un auteur- le Prix Nobel de Littérature.
Si son talent était le plus souvent incontestable, il a inévitablement eu ses détracteurs. Une des attaques les plus virulentes et originales déclenchées contre Paz ces dernières décennies nous est parvenu sous la plume de Roberto Bolaño (voir chronique de juillet 2008). Quoique chilien, Roberto Bolaño (1953-2003) a vécu au Mexique dans les années soixante-dix. Son expérience mexicaine lui a inspiré le magnifique roman Los detectives salvajes(Les détectives sauvages,Prix Herralde du roman 1998 et Prix Rómulo Gallegos 1999). Ce roman, aux contours autobiographiques, est une sorte de manifeste de deux intellectuels de la génération soixante-huitarde mexicaine, Artur Belano (alter ego de Roberto Bolãno) et Ulises Lima(alter ego de Mario Santiago)qui fondent le courant littéraire réel-viscéraliste, inspiré par le mouvement infra-réaliste que Bolaño et Santiago eux-mêmes avaient fondé au Mexique dans les années soixante-dix, un mouvement d´avant-garde qui visait la rupture d´avec les idées littéraires représentées par Octavio Paz.  Quoiqu´il en soit, une chose est néanmoins sûre : Paz ne laissait personne indifférent et c´est cela aussi qui faisait sa grandeur.
Octavio Paz et MarieJosé Tramini


Octavio Paz s´est éteint le 19 avril 1998 à 22 heures trente des suites d´un cancer des os. Il vivait depuis un an environ dans une maison du quartier colonial de Coyoacán dans la ville de Mexico qui l´avait vu naître quatre-vingt quatre ans plus tôt. Une maison qui lui était revenue grâce aux bons soins du président Ernesto Zedillo après que son ancienne demeure eut brûlé le 21 décembre 1996. Il est mort en paix aux côtés de la Française Marie-José Tremini, son épouse depuis trente-quatre ans (sa première épouse avait été l´écrivaine mexicaine Elena Garro) qu´il avait connu à New Delhi  et qu´il avait rencontrée plus tard à Paris.
«L´homme de son siècle» selon  Enrique Krauze, Octavio Paz est un nom incontournable de la littérature latino-américaine à telle enseigne que, lors de sa disparation, quelqu´un a comparé sa mort à la chute d´une civilisation. Alessandro Rossi, philosophe et écrivain mexicain (1932- 2009), a affirmé lors de l´hommage qu´on a rendu au poète un an après son trépas: «quelque chose s´est produit au Mexique, quelque chose de grave et de définitif lorsqu´Octavio Paz a commencé à écrire…».
On est en train de commémorer le centenaire de sa naissance, mais ce genre d´hommage ne peut être rendu en toute plénitude et en toute sa splendeur que s´il se traduit par la divulgation de son œuvre, par un sentiment de réjouissance pour l´exemple de lucidité, d´érudition, de réflexion, d´enthousiasme contagieux pour tous les savoirs, l´exemple que nous a légué ce grand écrivain mexicain et cosmopolite qui répondait au nom d´Octavio Paz.

*De tous ces livres, sont traduits en français : Le labyrinthe de la solitude, Sor Juana Inés de la Cruz et les pièges de la foi, L´Arc et la Lyre, La flamme double,  Marcel Duchamp, l´apparence mise à nu et Lueurs de l´Inde, tous chez Gallimard.
**Les traductions disponibles en français sont : Liberté sur parole,  Versant Est et d´autres livres de poèmes inclus en des anthologies.

  

Centenaire de la naissance de Marguerite Duras





 
Le 4 avril, on signalera le centenaire de la naissance de Marguerite Duras, nom de plume de Marguerite Germaine Marie Donnadieu, écrivain, dramaturge, scénariste et réalisatrice française, née à  Gia Dihn, près de Saïgon, dans l´ancienne Indochine Française, aujourd´hui le Vietnam.
Femme polémique, elle est un nom incontournable de la littérature française de la deuxième moitié du vingtième siècle, s´imposant petit à petit dans le milieu littéraire français par la modernité de son œuvre. Quoiqu´associée, dans un premier temps au mouvement du Nouveau Roman, elle suit son propre chemin et se fait connaître du grand public par des œuvres comme Un barrage contre le Pacifique, Le marin de Gibraltar, Les petits chevaux de Tarquinia, Moderato cantabile, Le ravissement de Lol  V. Stein, Le Vice- Consul, L´amant (Prix Goncourt 1984) ou La douleur. Elle  écrit pour le théâtre (Savannah Bay, 1982, entre autres) et, pour le cinéma, le scénario du film d´Alain Resnais (décédé tout récemment) Hiroshima mon amour. Elle  réalise elle-même des films comme, par exemple, India Song.
Mariée à  Robert Antelme, puis à Denys Mascolo, elle a vécu les dernières années da sa vie aux côtés de son jeune amant Yann Andrea.
Marguerite Duras est morte à Paris, le 3 mars 1996.

jeudi 6 mars 2014

La mort de Leopoldo María Panero




Les amants de la poésie pleurent la mort hier soir aux Îles Canaries du grand poète espagnol  Leopoldo María Panero. Né le 16 juin 1948 à Madrid, il était issu d´une famille particulièrement tournée vers les arts et les lettres. Fils, frère et neveu de poètes, Leopoldo María Panero a étudié la philosophie et les lettres à l´Université de Madrid(la Complutense)et la philologie française à l´Université de Barcelone.
Poète maudit ayant expériementé les drogues, opposant du régime franquiste, Leopoldo María Panero fut souvent enfermé en des institutions psychiatriques dont Mondragón qui lui a inspiré des poèmes.
Peu traduit en français et toujours chez de petits éditeurs, il était pourtant un nom assez réputé en Espagne où il faisait partie du groupe des «novísimos»(les «tout nouveaux»).Son oeuvre poétique est très autobiographique et selon Pere Gimferrer- un autre grand poète espagnol et ami de Panero-le thème principal de cette poésie «n´est pas la destruction de l´adolescence: c´est son triomphe et avec lui la destruction et la désagrégation de la conscience adulte».
Son oeuvre poétique complète, en espagnol, est disponible chez Visor.
Il est mort hier dans l´institution psychiatrique des Îles Canaries où il vivait librement et d´où il pouvait sortir pour participer à des activités littéraires.