La
recherche éternelle de Marcel Proust.
Le centenaire de la mort de Marcel Proust que l´on signalera le 18 novembre
se présente comme une occasion en or pour que les éditeurs, les proustiens, les
proustophiles et tous ceux qui en
pincent pour ce génie de la littérature universelle s´en donnent à cœur joie.
Marcel Proust est sûrement l´écrivain français sur l´œuvre duquel on trouve
la bibliographie la plus vaste. Et pour cause. En effet, À la recherche du temps
perdu – et quand on évoque Proust, on parle surtout de son opus magnum – est à
elle seule non seulement une œuvre de référence, mais aussi toute une
littérature, un univers littéraire à nul autre pareil. Ses personnages s´y
déplacent sur un échiquier très particulier, comme si leur monde était à la
fois un monde à part que l´on ne saurait concevoir dans notre planète, quelle
qu´en fût l´époque, mais aussi, paradoxalement, comme si ces mêmes personnages
traduisaient on ne peut mieux l´ambiance, les caractéristiques, le savoir-vivre
de toute une époque. Quant à ses lieux, surtout Balbec –probablement inspiré
par Cabourg, dans le Calvados, en Normandie -, et Combray, ils semblent aussi
réels que mythiques*.
Œuvre follement romanesque, mais aussi réflexion sur le temps et la
mémoire, dictionnaire encyclopédique sentimental et érudit, les sept tomes d´À
la recherche du temps perdu –Du côté de chez Swann, À l´ombre des jeunes filles
en fleurs, Le Côté de Guermantes, Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière, Albertine
disparue et Le temps retrouvé - peuvent être vus également, d´après nombre d´exégètes,
comme la quintessence de l´auteur lui-même. C´est assez ironique -comme nous le rappellent Jean-Paul et
Raphaël Enthoven (père et fils) dans leur Dictionnaire amoureux de Marcel
Proust (éditions Plon, 2019)- que l´auteur soit devenu la victime exemplaire de
la méthode critique qu´il avait entrepris de disqualifier. La méthode critique
est celle que prônait Sainte-Beuve et que Proust a stigmatisée dans Contre
Sainte-Beuve puisque pour l´auteur d´À la recherche du temps perdu on devrait
juger l´œuvre d´un écrivain sans se soucier de sa vie, contrairement à ce que
défendait le célèbre critique. On dirait que Sainte-Beuve se serait vengé
depuis son outre –tombe étant donné que désormais, de l´Université aux salons,
l´usage exige, toujours selon Jean-Paul et Raphaël Enthoven, que l´on inspecte
sous tous les angles les plaisirs et les jours du pauvre Marcel, «les secrets
d´un artiste dont les sept volumes d´À la recherche du temps perdu se
promettaient d´être un paravent».
Aussi peut-on dire avec Pierre Assouline dans son Proust par lui-même (éditions
Omnibus, 2011, puis Tallandier, 2019) que «Nul n´est moins mort que lui». La
Recherche est le modèle indépassable du classique moderne, à la charnière entre
deux siècles, au poste frontière de l´ancien et de nouveau monde. Elle l´est
devenue, écrit encore Assouline, très tôt après la mort de Proust, dès que la
boucle de sa publication complète fut bouclée. Il faut rappeler que le premier
tome d´À la recherche du temps perdu (que l´on énoncera désormais comme La
Recherche), Du Côté de chez Swann, fut publié en 1913 et le dernier, Le temps
retrouvé, à titre posthume (comme les
deux tomes précédents) en 1927. Le long roman de Proust a résisté à tout
prêt-à porter proustolâtre produit par la banalisation des critiques et
commentaires concernant l´œuvre, comme le souligne d´ailleurs Pierre
Assouline : «Depuis la mort de Proust en 1922, non seulement son étoile
n´a jamais cessé de monter haut dans les cieux, mais son œuvre n´a pas été
ensevelie sous l´avalanche des exégèses. Sa capacité de résistance au
commentaire témoigne déjà à elle seule de la force souterraine de ce roman (…)
Plus que pour tout autre auteur de son temps, on pourrait écrire le récit de la
nouvelle vie de Proust, son existence posthume, de sa mort terrestre à nos
jours, en incorporant le torrent de commentaires qu´il a provoqués. Pourtant,
bien que Proust ait déjà suscité une bibliographie considérable (à égalité avec
de Gaulle et Picasso), nul n´a réussi à l´abîmer. Comme si tout cela n´était au
fond que de peu d´importance à côté de ce bloc de papier dont rien n´a réussi à
entamer l´énigme à l´issue d´un siècle d´explications».
Marcel Proust est né à Paris (dans le quartier d´Auteuil au 16ème
arrondissement) le 10 juillet 1871 dans la maison de son grand-oncle maternel,
Louis Weil, au 96, rue de La Fontaine. Cette maison fut vendue puis détruite
pour construire des immeubles, eux-mêmes démolis lors du percement de l´Avenue
Mozart. Il était issu d´un milieu bourgeois : son père, catholique, était
le Dr Adrien Proust, médecin, professeur à la Faculté de Médecine de Paris et
grand hygiéniste et conseiller du gouvernement pour la lutte contre les
épidémies ; sa mère, née Jeanne Clémence Weil, appartenait à une famille
de la grande bourgeoisie juive dont certains membres ont joué un rôle important
dans l´histoire du judaïsme français, notamment un oncle de Madame Proust, Godchaux
Weil, alias Ben Lévi, écrivain célèbre de la communauté juive, et Adolphe
Crémieux, président de l´Alliance Israélite Universelle, grand-oncle et témoin
de mariage de Madame Proust. Marcel avait un frère cadet, Robert (né en 1873),
devenu chirurgien.
De santé fragile et protégée par une mère cultivée qui lui vouait une
affection parfois envahissante, Proust s´est tôt tourné vers la littérature et
les arts. Revendiquant le droit de ne pas se définir par rapport à une religion
et se caractérisant comme non croyant dans sa correspondance, il a quand même
écrit être catholique en réponse à un article de La Libre parole où l´on
pouvait lire que de jeunes juifs parmi lesquels Marcel Proust honnissaient
Maurice Barrès : «Pour rectifier il aurait fallu dire que je n´étais pas
juif et je ne le voulais pas». Dans une lettre à Robert de Montesquiou, datée
du 19 mai 1896, il a écrit : «Je n´ai pas répondu hier à ce que vous
m´avez demandé des Juifs. C´est pour cette raison très simple : si je suis
catholique comme mon père et mon frère, par contre ma mère est juive. Vous
comprendrez que c´est une raison assez forte pour que je m´abstienne de ce
genre de discussions». Sensible à l´ambiance de l´époque, il fut lui-même
victime de l´antisémitisme de certaines plumes célèbres. Dreyfusard convaincu,
il a toujours repoussé les attaques ignobles de facture antisémite inspirées
surtout par les idées d´Édouard Drumont. Dans son essai Marcel Proust-l´adieu
au monde juif (éditions du Seuil) paru début septembre, Pierre Birnbaum
rappelle que si nombre des grandes plumes des extrêmes droites nationalistes
antisémites encensent La Recherche et voient en Proust la quintessence du grand
écrivain français, d´autres, dans l´entre –deux-guerres et après la seconde
guerre mondiale, ne partagent pas cette vénération. Dans une lettre à Milton
Hindus du 11 juin 1947, Louis-Ferdinand Céline écrivait : «Ah Proust s´il
n´avait pas été juif personne n´en parlerait plus ! et enculé ! et
hanté d´enculerie –il n´était pas en français mais en franco-yiddish
tarabiscoté absolument hors de toute tradition française – il faut revenir aux
Mérovingiens pour retrouver un galimatias aussi rebutant ! Proust,
l´Homère des invertis ! 300 pages pour nous faire comprendre que Tutur
encule Tatave c´est trop». Certes, Céline, écrivain pourtant génial, usait
souvent d´un langage abject quand il s´agissait de dauber sur tout ce qui était
juif, mais d´aucuns se livraient à des attaques antisémites avec un vocabulaire
moins ordurier comme Urbain Gohier, le fidèle propagateur des idées d´Édouard
Drumont, qui dans un texte intitulé « Marcel Proust était juif» publié dans La
Vieille France le 30 août 1923, une vingtaine d´années avant la lettre de
Céline, écrivait ce qui suit : « Il est mort dernièrement un romancier
dont je n´ai jamais pu lire cinquante lignes de suite ; il donnait à ses
livres des titres extravagants ; il écrivait quatre cents pages sans un
alinéa ; ces deux pauvres trucs et son argent lui avaient fait une espèce
de réputation. Il était un des favoris de l´Action «française» ; en le
voyant célébré dans la gazette du Citroën, de Bernstein, de Bauer et des
Rothschild, j´avais toujours subodoré le juif. Je ne me trompais pas !
Dans Les Nouvelles Littéraires du 28.7, le juif André Spire, un des Hébreux les
plus fanatiques et les plus agressifs du ghetto parisien, révèle l´ascendance
juive de Marcel Proust : ce sont des juifs en fait, aussi, malgré les
apparences, la mère et les grands-parents de Proust, dont, dans ses livres, par
prudence littéraire, non par manque de courage, il a fait des personnages
chrétiens».Enfin, Pierre Drieu La Rochelle dans son Journal 1939-1945 verse
aussi dans l´antisémitisme en tirant à boulets rouges sur Marcel Proust et
Henri Bergson : «Qu´est-ce que les Juifs ont apporté à la France ?
Dans l´ordre des lettres et des arts, la moitié de Bergson et de Proust et
c´est tout qui soit vraiment de qualité, bien que l´écriture de ces deux hommes
ne soit qu´une savante recomposition, l´effet d´une volonté sans cesse retendue.
Aucun jaillissement authentique de la verve traditionnelle (…) lisez une page
des derniers écrivains naturels de la France (…) et vous laisserez retomber les
pages adroites mais froides de Bergson et les pages industrieuses de Proust.
L´un et l´autre ont utilisé avec un grand discernement et une grande diligence
tout l´acquis de la littérature et de la philosophie, mais ce n´est que
reconstitution et adaptation aux besoins bien calculés du temps».
Les débuts littéraires de Marcel Proust en 1896 avec Les plaisirs et les Jours,
recueil de poèmes en prose, portraits et nouvelles dans un style fin-de-siècle,
traduisaient encore les hésitations de l´auteur dans le choix d´une formule,
mais laissaient déjà entrevoir la promesse d´un grand écrivain. Certains critiques
l´ont quand même sévèrement jugé comme l´écrivain Jean Lorrain, réputé pour la férocité de
ses jugements. Il en a dit tant de mal qu´il s´est retrouvé au petit matin sur
un pré, un pistolet à la main. Face à lui, également un pistolet à la main,
Marcel Proust, avec pour témoin le peintre Jean Béraud. Tout s´est terminé sans
blessures, mais Marcel Proust n´a pu s´empêcher de ressentir une note de
tristesse. Après ce livre, Marcel Proust a eu du mal à se départir d´une
réputation de snob, de mondain dilettante qui ne s´est amenuisé qu´avec la
parution bien des années plus tard des premiers tomes de La recherche. Date d´à
peu près de cette époque le début de la rédaction d´un roman qui ne verrait
jamais le jour et que d´aucuns considèrent comme la première mouture ratée de La
Recherche : Jean Santeuil, du nom du personnage principal, un jeune homme
épris de littérature dans le Paris mondain de la fin du dix-neuvième siècle. Ce
projet de roman, à forte teneur autobiographique, en est resté à l´état de
fragments manuscrits qui ont été découverts et publiés en 1952 par l´éditeur
Bernard de Fallois. Sur Jean Santeuil, Michel Erman écrit dans son livre,
organisé sous forme de dictionnaire, Les 100 mots de Proust (collection Que
sais-je ?, P.U.F, 2013, réédité et corrigé en 2022) ce qui suit : «On
voit dans ce roman que si l´écrivain possède l´art du portrait à la manière des
moralistes classiques lui permettant de peindre les passions et les opinions,
il lui manque celui de la composition. Proust parlera à son propos d´un livre
qui n´aurait pas été écrit mais «récolté», critiquant, par là, son côté trop
égotiste». Certes, mais Proust ne semble pas le renier pour autant puisque dans
le projet d´introduction inachevé, où l´on trouve la phrase rapportée par
Michel Erman, il écrit : «Puis-je appeler ce livre un roman ? C´est
moins peut-être et bien plus, l´essence même de ma vie, recueillie sans y rien
mêler, dans ces heures de déchirure où elle découle. Ce livre n´a jamais été
fait, il a été récolté. Et ce n´est pas une excuse pour ma paresse. J´aurais pu
le protéger des orages, travailler la terre, l´exposer au soleil et, si je peux
le dire, mieux situer ma vie. Dès que la vue de la nature, la tristesse, ces
rayons qui par moments, sans que nous les ayons allumés, luisent sur nous, me
déliaient pour un instant des glaces de la vie mondaine…».
Si l´on peut en quelque sorte tenir Jean
Santeuil pour une œuvre de jeunesse – Proust a entre vingt-cinq et vingt-huit
ans quand il l´écrit – le génie naissant n´en éclate pas moins à chaque phrase.
Jean-Yves Tadié, peut-être le plus grand biographe de Proust, écrit dans la
préface de l´édition de Jean Santeuil, publiée par la collection Quarto
(Gallimard) : «On trouve, bien sûr, dans ce roman, des phrases longues.
Elles n´ont pas encore la solide architecture toute latine de la Recherche. On
les sent tâtonner à la recherche de la vérité concrète (abstraites, elles sont
très fermes et précises), de l´exactitude dans le rendu d´une situation, ou de
la poésie. Celle –ci inspire une quête
désespérée d´images parfois incertaines, mais souvent réussies. Proust invente
un style qui remonte à la source commune du comique, de la mémoire et de la
poésie».
On
peut trouver dans ce roman parsemé donc de phrases bien ciselées, à la bonne
manière proustienne, l´évocation de séjours faits par l´auteur en 1894 et 1895
à Réveillon, une propriété de Mme Lemaire, née Jeanne Magdelaine Colle
(1845-1928), peintre, illustratrice et salonnière qui aurait inspiré à Proust
le personnage de Madame Verdurin dans La Recherche. Néanmoins, c´est dans une
autre propriété de Mme Lemaire, une villa à Dieppe, qu´il a passé le mois
d´août 1895 avec Reynaldo Hayn (1874-1947), compositeur, chef d´orchestre,
chanteur et critique musical français d´origine vénézolane, tenu pour le
principal compagnon de Marcel Proust qui fut d´ailleurs un des tout premiers
écrivains européens à traiter plus ou moins ouvertement de l´homosexualité
(masculine et féminine) dans ses écrits, a fortiori dans La Recherche. Beaucoup
de personnages aux penchants homosexuels lui auraient été inspirés non
seulement par des figures qu´il connaissait du Tout –Paris de l´époque, des
salons bourgeois qu´il fréquentait, mais aussi parfois du commun des mortels.
Albertine Simonet, personnage principal d´Albertine disparue (tome VI de La
Recherche), originellement titré La Fugitive, est soupçonnée d´inclinations
saphiques alors qu´elle a une liaison avec le narrateur. Pourtant, la passion
du narrateur et d´Albertine n´était pas au programme dans la première version.
Mathilde Brézet, dans le récent et brillant essai Le grand monde de Proust,
paru en janvier aux éditions Grasset, écrit que l´épaississement du personnage
d´Albertine Simonet tire son origine du terrible dénouement de la liaison de
l´écrivain avec Alfred Agostinelli, secrétaire, ami, qui entre janvier 1913 et
mai 1914, une année à peine, s´est installé chez lui. Alfred Agostinelli, dont Proust s´était épris,
l´a précipitamment abandonné et a fini par mourir dans un accident d´avion.
Alors que le premier tome de son roman venait d´être publié et commençait
d´être reconnu comme un chef d´œuvre, la joie d´auteur de Marcel Proust fut brouillée
par une passion intense, puis endeuillée par une douleur profonde, comme
l´écrit encore Mathilde Brézet. Dans le tome XIII de sa correspondance, dans
une lettre à Lucien Daudet, Proust a confié à son ami : «J´ai su ce que
c´était chaque fois que je montais en taxi, d´espérer de tout mon cœur que
l´autobus qui venait allait m´écraser». Une douleur que l´écrivain sublime dans
Albertine disparue. Selon Michel Erman, avec Albertine, le romancier a créé une
figure archétypale qui exprime l´instabilité du féminin.
Un autre personnage fondamental de La
Recherche est Palamède de Guermantes, baron de Charlus. Encore une fois,
Mathilde Brézet en brosse un portrait des plus frappants : «Neuf,
saisissant, tragique entre tous, le baron de Charlus, Palamède le héros, Mémé
l´avachi, l´est sans conteste. Sur le Vautrin de Balzac dont il est issu, dans
sa version Carlos Herrera, mystérieux protecteur à l´ombre duquel les jeunes
hommes et leur moralité s´assoupissent. Proust greffe les traits saillants de
quelques figures de sa connaissance : la morgue d´Oscar Wilde rencontré
lors de son passage à Paris en 1891, la folle élégance et le verbe précieux du
dandy Robert de Montesquiou, qui fut un ami redouté jusqu´à sa mort, et puis le
regard biaiseux et les emportements contre l´homosexualité, aussi incessants
qu´hypocrites, du baron Doazan, croisé chez Mme Aubernon». Cela donne, ajoute
Mathilde Brézet sur le personnage du baron de Charlus, «une créature impossible
à oublier, splendide et misérable, pleine d´ordures et de beautés. Elle est
vouée à finir lamentablement ; mais d´abord, Proust la nimbe de gloire».
Le personnage proustien le plus célèbre
est pourtant, sans l´ombre d´un doute, Charles Swann. Bien installé dans la vie
et dandy non conformiste, esthète et amateur de femmes, Charles Swann est fils
d´un riche agent de change juif. Comme nous le rappelle Michel Erman dans le
livre cité plus haut, il y a bien sûr du mondain et du dilettante en lui, mais
sa vie ne peut se résumer à cela : « Il incarne ce que Proust appelle «un
célibataire de l´art» qui renoncera à sa vocation artistique. C´est donc un
modèle à dépasser. Swann est encore un frère en souffrance : l´amour
malheureux et jaloux qu´il voue à une Odette volage annonce les amours à venir
du héros. Enfin, Swann est un sage qui montre la voie au narrateur quand il
oppose la vanité du monde son «Suave mari magno». Cette expression latine
relève d´une forme de sagesse. C´est l´expression que le narrateur emploie
quand il se souvient que Swann lui avait conseillé d´adopter une attitude
distante envers ses désirs afin de se protéger contre les illusions de la
mondanité.
Quand on évoque Proust, le sujet est
inépuisable. Lire cet énorme écrivain et a fortiori sa somme À la recherche du
temps perdu est un grand défi, aussi difficile que stimulant. C´est qu´en
lisant Proust et son œuvre majeure, vous plongez, à coup sûr, dans un univers à
nul autre pareil, l´univers de celui qui est peut-être le plus grand écrivain,
toutes langues confondues, du vingtième siècle.
*Combray aurait été inspiré par Illiers,
commune située dans le département d´Eure-et-Loir en région Centre-Val de
Loire. Le 8 avril 1971, l´année du centenaire de la naissance de Marcel Proust,
par décision du ministre de l´Intérieur, Raymond Marcellin, la commune fut
rebaptisée, en application d´un décret du 29 mars, Illiers-Combray. C´est une
des rares communes françaises à avoir adopté un nom emprunté à la
littérature.
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