La nouvelle a été annoncée il y a quelques heures et m´a énormément attristé: Péter Esterházy est décédé. Certes, on n´ignorait pas qu´il avait un cancer -il en a même fait le sujet de son dernier ouvrage-mais tant que les gens sont en vie, il y a encore des raisons d´espérer.
C´était indiscutablement une des figures de proue de la littérature hongroise contemporaine et un des plus grands romanciers européens. Né le 14 avril 1950, il était descendant de la célèbre famille des comtes Esterházy de Galánta.Bien qu´ayant une formation scientifique-dans le domaine des mathématiques -il s´est tôt intéressé à l´écriture et a fini par suivre une brillante carrière littéraire.
En France, tous ses livres, à quelques exceptions près, sont publiés chez Gallimard. L´une de ces exceptions est le livre Voyage au bout des seize mètres, chez Christian Bourgois, où il raconte sa passion pour le football(son frère, Márton Esterházy est d´ailleurs un ancien footballeur international hongrois).
Parmi ses principaux titres, je me permets de relever Trois anges me surveillent, Le livre de Hrabal, L´oeillade de la comtesse Hahn-Hahn, Pas question d´art, Harmonia Caelestis et Revu et corrigé. Ces deux derniers livres sont intimement liés par une histoire familiale et politique. En effet, dans le roman Harmonia Caelestis, publié ne 2001, il évoque ses relations de famille et rend un vibrant hommage à son père. Or, quelques années plus tard il lui a fallu faire un mise au point avec le roman Revu et corrigé où il raconte comment il a découvert que son père avait été un informateur de la police communiste.
Son oeuvre a été couronnée des prix littéraires hongrois les plus prestigieux: le Tibor Déry(1984), le Attila József(1986), le Kossuth(1996)et le Sándor Márai(2001).
En 1998, il a été fait commandeur de l´ordre des Arts et des Lettres en France et fut élu membre de l´Académie des Arts de Berlin, en Allemagne.
C´est, après Imre Kertész, le deuxième grand nom de la littérature hongroise à disparaître en l´espace de quelques semaines.
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